Maladie d’Alzheimer : quels facteurs de risque ?

Article rédigé par le Docteur Olivier de Ladoucette, Président de la Fondation,
le 01 mai 2014

A défaut de guérir la maladie d’Alzheimer, on peut tenter de l’éviter en minimisant son exposition aux facteurs de risque sur lesquels il est possible d’agir.

Même si l’existence d’un lien statistique n’est pas synonyme de lien de cause à effet, connaître la liste des facteurs de risque identifiés ou suspectés, peut nous aider à faire de meilleurs choix pour notre cerveau, tout au long de la vie …

La part de la génétique : à ne pas surestimer   

Les facteurs en question : s’il y a bien un facteur de risque difficile à modifier, c’est la génétique. Or face à la maladie d’Alzheimer, nous ne sommes pas tous égaux. Est-ce parce que leur longévité est supérieure à celle des hommes ? Toujours est-il que les femmes sont plus touchées que le sexe dit fort. En outre, le grand âge augmente parallèlement les risques de survenue de la maladie. Quant à la prédisposition génétique, elle est bien réelle puisqu’avoir un parent au premier degré lui-même atteint, multiplie par trois le risque d’être soi – même touché. Ce taux grimpe à sept, si au moins deux parents du premier degré sont affectés. Des gènes ont d’ailleurs été identifiés dans les formes familiales précoces (les plus rares) et plusieurs associations génétiques ont été décrites dans les formes tardives.

La leçon à en tirer : la part de la génétique n’est jamais prépondérante dans la survenue de la maladie, exception faite des rares formes familiales précoces qui concernent moins de 1 % des malades. D’autres facteurs environnementaux entrent en ligne de compte : les fameux facteurs de risque sur lesquels chacun peut tenter d’agir …

Ce qui augmente les risques

Les facteurs en question : sept facteurs de risque ont été identifiés comme susceptibles d’être impliqués dans près de la moitié des cas de maladie d’Alzheimer dans le monde. Il s’agit du faible niveau d’instruction (pour 19 %), du tabagisme (14 %), de la sédentarité (13 %), de la dépression (11 %), de l’hypertension artérielle (5 %), de l’obésité (2 %) et du diabète (2 %). D’autres facteurs de risque sont un peu plus sujets à controverse : il s’agit de l’exposition à l’aluminium et aux solvants organiques et des microtraumatismes crâniens à répétition.

La leçon à en tirer : les facteurs de risque cardiovasculaire étant aussi montrés du doigt dans la maladie d’Alzheimer, adopter une bonne hygiène de vie pour protéger son cœur, c’est aussi un bon moyen de protéger son cerveau.

Ce qui semble protéger de la maladie  

Les facteurs en question : un niveau d’étude élevé, une vie sociale bien remplie et des activités intellectuelles régulières seraient des facteurs protecteurs de la maladie d’Alzheimer, tout comme la pratique régulière et soutenue d’une activité physique. La consommation de poissons gras et d’antioxydants que l’on trouve dans les fruits, légumes, etc., seraient également bénéfiques, ce qui n’a rien d’étonnant : les antioxydants sont effectivement la meilleure arme contre l’excès de radicaux libres qui conduit à la mort des neurones (des radicaux libres produits au cours des réactions chimiques cellulaires pour fabriquer de l’énergie). Certaines études suggèrent enfin que les médicaments anti-inflammatoires pris au long cours pourraient avoir un intérêt protecteur. Quant au café, il aurait bien montré un intérêt, mais seulement chez la souris !

La leçon à en tirer : les médecins ont remarqué depuis déjà plusieurs années que les personnes suivant un régime méditerranéen (donc riche en poissons, en fruits et en légumes) encouraient moins de risque que les autres de maladie d’Alzheimer. Comme ce régime est par ailleurs très bon pour le cœur, il serait dommage de s’en priver !

 

Sources :
Inserm
The Lancet.