Evolution pathologique de la protéine tau chez les malades Alzheimer jeunes

Dr Raffaella Migliaccio, Pitié-Salpêtrière

Le Dr Raffaella Migliaccio poursuit, à l’hôpital de la Salpêtrière (IM2A et ICM), avec le soutien de la Fondation Recherche Alzheimer (FRA) un travail de recherche centré sur la maladie d’Alzheimer (MA) à début précoce (débutant avant l’âge de 65 ans).

Les patients souffrant de cette pathologie ont souvent des formes dites « atypiques » de MA ce qui signifie que la maladie débute par une atteinte assez sélective des fonctions cérébrales traitant de la vision ou du langage plutôt que de la mémoire, comme c’est le cas dans la forme classique de la maladie. De plus, dans ces formes à début précoce certains patients évoluent plus rapidement (sont plus vulnérables), tandis que d’autres ont une évolution plus lente (sont plus résilients). Il est donc clair que, outre l’importance scientifique de comprendre cette pathologie particulière, il serait crucial de pouvoir mieux anticiper le potentiel de progression de la maladie, et les facteurs qui les déterminent, chez ces sujets jeunes et actifs.

Le Dr Migliaccio a donc entrepris de suivre une série de patients atteints de MA à début précoce et se propose de comparer les patients « vulnérables », ceux chez qui la maladie progresse rapidement, par rapport aux patients « résilients », ceux qui évoluent plus lentement. La comparaison portera sur leurs caractéristiques cliniques (forme clinique, évaluations neuropsychologiques, réserve cognitive) et sur les résultats de l’imagerie cérébrale.

L’analyse de l’imagerie bénéficiera de l’utilisation d’une machine hybride, un TEP IRM financé par la FRA, qui permet d’obtenir simultanément des données d’imagerie fonctionnelle par résonnance magnétique et des données de marqueurs isotopiques en caméra à positons. Pour cette étude les chercheurs vont recourir à un marqueur des dépôts de protéine tau, une des anomalies caractéristiques de la MA. La localisation de ces dépôts sera confrontée à l’analyse des connexions fonctionnelles intracérébrales et leur interaction avec les ‘hubs’ des réseaux neuronaux, c’est-à-dire avec les régions « leaders » du cerveau.

Montant financé : 303 949 €

Durée du projet : 3 ans