Régulation locale du sommeil, vieillissement et fonctions cognitives

Delphine Oudiette et Thomas Andrillon, Institut du Cerveau, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris

 

Chacun sait qu’en prenant de l’âge on tend à se plaindre et de sa mémoire et de son sommeil. Il est donc logique de s’interroger et de chercher à comprendre si ces deux phénomènes sont ou non reliés. Ils pourraient alors soit résulter d’une cause commune, soit être conséquence l’un de l’autre. Delphine Oudiette et Thomas Andrillon (Institut du Cerveau, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris) s’intéressent à l’hypothèse selon laquelle le trouble de la mémoire pourrait être un effet du trouble du sommeil.

On sait en effet que le sommeil profond, marqué en EEG par des ondes lentes, est crucial pour la consolidation des souvenirs. Il se pourrait aussi que le manque de sommeil soit responsable, durant la journée, d’épisodes de somnolence qui nuiraient à la formation des souvenirs.

Ce projet comporte deux étapes. La première va exploiter les données EEG acquises dans le cadre de l’étude INSIGHT-preAD [lien] pour rechercher dans les tracés enregistrés au repos, pendant la journée, des épisodes d’ondes lentes localisées et d’examiner leur corrélation avec les facteurs de risque de maladie d’Alzheimer. La seconde va être de constituer une nouvelle cohorte pour comparer les performances à des tâches de mémoire et les EEG de jour et de nuit de sujets atteints de forme prodromale de maladie d’Alzheimer à ceux de sujets normaux. L’étude du défaut de consolidation des souvenirs pendant la nuit sera sensibilisée par une technique appelée TMR (pour Targeted Memory Reactivation) par association d’un son à un souvenir.

Ce travail pourrait encourager le développement de méthodes non invasives – acoustiques – pour renforcer les ondes lentes pendant le sommeil, et aider à la fixation des souvenirs.

 

 

Montant du financement : 195 825 €

Durée du financement : 3 ans