Mieux vivre avec un malade Alzheimer
Les troubles du comportements liés à la maladie Alzheimer peuvent compliquer le quotidien de l’entourage. Voici 6 CONSEILS ESSENTIELS pour mieux comprendre notre proche malade et réagir de façon adaptée.
- Acquiescer au lieu d’argumenter
Le 21 juin, votre proche se met en tête de préparer un gâteau pour les 30 ans de sa fille, sauf que cette dernière est née le 18 juillet et va avoir 63 ans. La désorientation dans le temps est fréquente dès le début de la maladie. À raison, vous ne voulez pas le laisser dans son erreur en entrant dans son jeu ou en faisant comme si vous n’avez rien remarqué. Faut-il lui pour autant démontrer par A+B qu’il se trompe sur toute la ligne, que l’anniversaire de sa fille n’est pas aujourd’hui et qu’elle a déjà eu 30 ans il y a longtemps puisqu’elle est née l’année qui a suivi son mariage, en 1958 ? Inutile : les capacités de raisonner étant dégradées par la maladie Alzheimer, votre proche ne sera pas réceptif à vos arguments ; au contraire, en vous entendant nier en bloc sa réalité, il risque de perdre pied et de réagir violemment : saute d’humeur, crise de larmes, agressivité… Au lieu de le contredire, faites en sorte de valider une partie de ses propos : « Quelle bonne idée de faire un gâteau ! On pourra fêter le premier jour de l’été, qui tombe aujourd’hui et inviter ta fille à venir dîner ce soir pour l’occasion. » Il comprendra tout seul son erreur, mais ne ressentira pas la même frustration que si vous aviez tenté de la lui démontrer, puisque son projet est quand même retenu.
- Rassurer au lieu de sermonner
Votre proche est sûr qu’on lui a volé son alliance, puisqu’il ne la retrouve nulle part. Inutile de lui expliquer que son accusation est injuste : malgré les apparences, les multiples comportements déroutants liés à Alzheimer ne sont pas des agressions contre l’entourage, mais des formes de défense face à un environnement qui échappe au malade et l’angoisse. Quand ils surviennent, ce dernier doit être considéré comme une personne inquiète à rassurer, et non comme un coupable à réprimander. Oubliez les grands discours ! Ils n’auraient pas de prise sur lui et ne feraient qu’augmenter sa confusion. Cherchez plutôt ce qui a pu déclencher cette réaction chez votre proche. Dans notre cas, il est clair que votre proche est paniqué de ne plus savoir où est son alliance. Mettez-vous donc à la chercher avec lui et tout rentrera dans l’ordre.
- Raconter au lieu de dire « Souviens-toi ! »
L’estime de soi étant déterminante dans le combat contre la maladie Alzheimer, il est crucial de ne pas mettre votre proche en échec. Le jour de l’anniversaire de son mariage, vous reparlez en famille de cet événement. Sachant qu’il y a de grandes chances que ses souvenirs soient assez flous, ne le mettez pas à l’épreuve en lui posant des questions à ce propos ou en évoquant tel détail, comme si c’était évident qu’il s’en rappelle. Confronté à ses oublis, il se sentira hors du coup, triste de ne pas être à la hauteur des attentes et se renfermera sur lui-même. Soyez pour lui un complice, plutôt qu’un testeur ! Placez-vous de son côté en lui fournissant le maximum d’indices : racontez la journée dans ses moindres détails, sortez l’album photo, visionnez le film des consentements, nommez les personnes invitées… Peut-être qu’à l’aide de ces éléments concrets, le souvenir enfoui remontera à la surface et vous verrez votre proche participer à la conversation. Et sinon, il aura la sensation d’être intégré !
- Distraire au lieu d’embarrasser
Votre proche ne reconnaît pas son petit-fils et le prend pour le facteur. Dans ce cas gênant, rien de pire qu’une remarque qui souligne son erreur : « Quoi, ne me dis pas que tu ne reconnais même plus les membres de ta propre famille ! » Confronté à son oubli devant tout le monde, votre proche se sentira humilié et sa confiance en lui, indispensable pour lutter contre la maladie, en pâtira. Afin de ne pas le déstabiliser, dédramatisez l’erreur, par une plaisanterie par exemple, et passez aussitôt à autre chose : « Mais non, ce n’est pas le facteur, c’est ton petit-fils Jean. En même temps, le paquet qu’il a dans les bras prête à confusion. Regardons vite ce qu’il y a dedans. Ne serait-ce pas des boîtes de ton chocolat préféré ? »
- Répéter au lieu de s’énerver
Vous venez à peine de donner l’heure à votre proche qu’il vous la redemande déjà. Et ce pour la cinquième fois d’affilée. Que faire ? Lui répondre à nouveau, sachant qu’il risque encore d’oublier ce que vous lui avez dit ? Si la tentation de l’agacement vous effleure, rappelez-vous que ces questions répétitives, typiques de la maladie Alzheimer, surviennent quand un sentiment d’anxiété se surajoute aux troubles de mémoire. Sentiment qui ne fera que croître si vous vous énervez. Répétez donc patiemment votre réponse, pas tant pour que votre proche connaisse l’heure que pour l’apaiser. Et surtout cherchez à comprendre ce qui le tracasse au point qu’il reste focalisé sur ce sujet. Peut-être a-t-il peur de manquer un rendez-vous ? Il voudrait savoir combien de temps il lui reste avec vous ? Il a faim ?… Quand vous pensez avoir trouvé, rassurez-le sur le point concerné et sans doute cessera-t-il de poser la question.
- Demander plutôt qu’imposer
Quand un malade Alzheimer devient dépendant, la tendance est de le traiter comme un enfant : convaincu en toute bonne foi qu’ils savent mieux que lui ce qui est bon pour lui, ses proches lui dictent sans cesse sa conduite et multiplient les ordres. Cruelle erreur, qui risque de compromettre son estime de soi et de hâter son déclin cognitif ! Malgré la dégradation de ses capacités cognitives, il reste votre aîné, qui vous a vu grandir, vous a élevé etc. et il a besoin de se sentir encore considéré comme tel pour tenir bon. Pour le maintien maximal de son autonomie, et tout simplement par respect pour sa personne, il est important de privilégier une relation d’adulte à adulte, en se montrant attentif à son point de vue. Ce n’est souvent qu’une bête question de formulation. Quand l’heure du repas approche, par exemple, au lieu de lui imposer de passer à table : « Viens t’asseoir ! », proposez-le lui : « Le dîner est prêt. Tu veux venir le prendre maintenant ? », quitte à lui redemander un peu plus tard s’il refuse.
Pour davantage de conseils et d’informations utiles, téléchargez le guide du proche aidant sur notre site : uniscontrealzheimer