
Les vacances approchent et vous allez peut-ĂŞtre passer plus de temps avec votre proche malade d’Alzheimer. Comment occuper ces moments prĂ©cieux de façon agrĂ©able et bĂ©nĂ©fique ? Voici une sĂ©lection d’activitĂ©s adaptĂ©es.
Le pire ennemi d’un malade Alzheimer est l’inactivitĂ©Â ! Elle engendre ennui, anxiĂ©tĂ©, agitation, repli sur soi, perte d’assurance… et par consĂ©quent, n’oppose plus de frein au dĂ©clin cognitif ! Pour l’Ă©viter, rien de tel que des activitĂ©s rĂ©gulières, assez longues pour le distraire, assez courtes pour ne pas le fatiguer, qui sollicitent son cerveau, ses mains et/ou son corps tout entier. Si vous ĂŞtes en quĂŞte d’idĂ©es, voici une liste de suggestions.
- Des activités stimulantes pour le cerveau :
ActivitĂ©s souvenirs. La mĂ©moire Ă©tant la facultĂ© la plus menacĂ©e par la maladie d’Alzheimer, il est important de la stimuler, sans pour autant mettre votre proche en Ă©chec. Pour cela, sollicitez de prĂ©fĂ©rence la mĂ©moire Ă long terme, moins atteinte que la mĂ©moire Ă court terme, en puisant dans ses souvenirs les plus anciens. Les moyens les plus sĂ»rs de les raviver sont les plus concrets : manipuler un objet de famille, regarder des images anciennes, Ă©couter des chansons de jeunesse, la musique de son mariage, visiter un lieu frĂ©quentĂ© autrefois, retrouver des cousins ou amis d’enfance… La confection d’un album photo commentĂ© ou l’Ă©criture d’une autobiographie, sous forme de recueil de souvenirs, peuvent servir d’accroche efficace. Il existe mĂŞme des jeux conçus dans ce but : Ă titre d’exemple, « C’Ă©tait comment avant ? » invite au partage d’histoires, Ă partir de cartes avec des photographies rĂ©tro qui sollicitent la mĂ©moire visuelle des joueurs. Votre proche sera fier de vous apprendre Ă©ventuellement des dĂ©tails sur une partie de sa vie ou une pĂ©riode d’histoire que vous n’avez pas connue. Et, mĂŞme s’il ne parle pas beaucoup, le rappel de ces bons moments rĂ©activera chez lui les Ă©motions positives qui y Ă©taient associĂ©es.
Jeux de rĂ©flexion. Pour solliciter le cerveau de façon plus gĂ©nĂ©rale, les jeux de sociĂ©tĂ© et de rĂ©flexion sont des alliĂ©s aussi distrayants qu’efficaces. Ils exigent de la concentration, de la logique, de l’imagination, de la mĂ©moire, la construction d’une stratĂ©gie, la mobilisation du langage… PrivilĂ©giez les règles simples et dĂ©jĂ connues de votre proche. Ă€ cet Ă©gard, les grands classiques sont des valeurs sĂ»res : Ă©checs, scrabble, domino, mĂ©mory (visuel, tactile, auditif…), puzzles, cartes… Sachez que des sites dĂ©diĂ©s aux personnes âgĂ©es, comme Agoralude ou Facilavi, proposent des versions de ces jeux en très grand format, adaptĂ©es aux Ă©ventuels problèmes de vue. N’hĂ©sitez pas Ă jouer en Ă©quipe pour que les chances de gagner soient Ă©galement rĂ©parties !
- Travailler de ses mains, c’est bon pour la fiertĂ©Â !
ActivitĂ©s crĂ©atrices. Non seulement ces activitĂ©s stimulent de façon ludique de nombreuses facultĂ©s cĂ©rĂ©brales (imagination, capacitĂ© d’attention, mĂ©moire, coordination…), mais elles permettent au malade Alzheimer de se prouver qu’il est encore capable de produire de belles choses. Appuyez-vous sur ces talents et goĂ»ts personnels pour mener ces ateliers artistiques : poterie, coloriage, dessin, collage, couture, tricot, musique, danse, chant… Pour l’aider Ă se lancer, le mieux est de s’y mettre Ă plusieurs : cela lui donnera confiance et lui permettra de partager ses impressions et Ă©motions.
Tâches de la vie quotidienne. Sans doute seriez-vous spontanĂ©ment tentĂ© d’Ă©carter votre proche des tâches quotidiennes, par souci de les accomplir vite ou de lui Ă©viter toute fatigue. Impliquez-le au contraire ! Sans compter que la plupart de ces occupations solliciteront sans en avoir l’air diverses facultĂ©s cognitives (coordination, concentration, mĂ©moire…) et motrices, ces moments partagĂ©s ensemble lui donneront l’impression d’ĂŞtre utile en vous aidant. Confiez-lui une mission simple qui correspond Ă ses goĂ»ts et Ă ses capacitĂ©s actuelles : essuyer les plats que vous avez lavĂ©s, rĂ©aliser les Ă©tapes faciles d’une recette (peser les ingrĂ©dients, mĂ©langer, beurrer le moule…), plier les draps, trier les chaussettes, rĂ©aliser de menus travaux de bricolage, prĂ©parer des semis, arroser les plantes, remplir le composteur… Son autonomie et son estime de soi en sortiront renforcĂ©es.
- Un peu d’exercice physique pour prĂ©server son autonomie
L’adage « un esprit sain dans un corps sain » vaut aussi (voire davantage) pour les malades Alzheimer ! Le maintien d’une activitĂ© physique rĂ©gulière freine le dĂ©clin des fonctions cognitives et la survenue de la dĂ©pendance. DĂ©fouler son corps est essentiel pour Ă©viter de nombreux troubles du comportement liĂ©s Ă la maladie Alzheimer (problèmes de sommeil, agitation, dĂ©ambulation, variations de l’humeur, anxiĂ©tĂ©, perte d’appĂ©tit, dĂ©pression…).
De plus en plus de clubs et associations proposent la pratique de disciplines sportives adaptĂ©es en groupe : tennis de table, arts martiaux, gymnastique douce, yoga… Elles prĂ©sentent l’avantage de maintenir la personne en forme (en favorisant l’Ă©quilibre, la coordination des mouvements, la souplesse articulaire, la tonicitĂ© musculaire, l’oxygĂ©nation du cerveau…), sans pour autant la mettre en danger (pas de risque de chute, de choc etc.).
Et surtout, n’oubliez pas qu’Ă lui seul, le quotidien fournit mille petites occasions d’exercices physiques à ne pas laisser passer : envoyer votre proche chercher le courrier dans la boite aux lettres du jardin, prendre le temps de faire en trajet Ă pied plutĂ´t qu’en voiture, servir les repas dans la salle Ă manger plutĂ´t que de lui apporter dans sa chambre, jardiner…
Conseils pour mieux communiquer avec les malades : ICIÂ
Pour aller plus loin, téléchargez gratuitement notre Guide des Aidants sur le site : https://uniscontrealzheimer.