Etudier le rôle du cortex cingulaire dans l’anosognosie

Michel Thiebaut de Schotten, Katia Andrade, Bordeaux et ICM, IM2A (Paris)

Les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer ont souvent des troubles cognitifs dont ils n’ont pas conscience. Ce phénomène intrigant, nommé anosognosie, a été associé à un retard de diagnostic et à la progression de cette maladie neurodégénérative, avec des difficultés d’apprentissage qui s’aggravent au fil du temps. Cependant, bien que nous ne sachions pas comment les mécanismes neuronaux de prise de conscience de l’erreur et d’apprentissage interagissent dans ce cas précis, nous savons que la conscience de l’erreur est importante pour la mise en œuvre de stratégies d’apprentissage. De plus, en utilisant des méthodes d’électrophysiologie, nous avons récemment mis en évidence une défaillance du système de «  monitorage des erreurs », impliquant en particulier le cortex cingulaire, chez des patients Alzheimer qui étaient anosognosiques pour leurs troubles de mémoire. Spécifiquement, nous émettons l’hypothèse que l’anosognosie joue un rôle clé dans les difficultés d’apprentissage de ces patients en lien avec une défaillance du système de «  monitorage des erreurs » dans le cadre d’une atteinte fonctionnel et/ou structurelle du cortex cingulaire. Pour tester cette hypothèse, nous allons utiliser une approche multimodale, combinant des tests cognitifs avec des méthodes d’électrophysiologie et de neuroimagerie dans une cohorte longitudinale de sujets âgés à risque de développer la maladie d’Alzheimer (INSIGHT-preAD). Basé sur une hypothèse originale, ce projet devrait contribuer à une meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer et promouvoir des stratégies thérapeutiques et de neuroréhabilitation innovantes.

 

 

Durée du financement : 30 mois