Quelles alternatives aux Ehpad pour les malades Alzheimer ?

2 avril 2024

Top 10 des solutions alternatives aux Ehpad

 

Pour des raisons matérielles, psychologiques ou sociales, le modèle de la maison de retraite n’est pas adapté à tous les cas de figure. Vers quelles solutions se tourner alors, quand un proche âgé ne peut plus vivre seul ? Voici un éventail de réponses.

 

Les tarifs élevés, les contraintes horaires, la sensation de vivre enfermé, la proximité du modèle hospitalier, le grand nombre de résidents… Mille et une raisons font craindre l’entrée en institution pour un proche malade Alzheimer. Bien que ce soit la première solution qui s’impose spontanément aux esprits quand la dépendance s’accroît, sachez que c’est loin d’être la seule aujourd’hui. Si vous souhaitez l’éviter ou la reculer de quelques années, de nombreuses alternatives d’hébergement émergent pour répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées en perte d’autonomie.

 

Rester chez soi

 

La cohabitation intergénérationnelle solidaire

On parle de cohabitation intergénérationnelle quand une personne âgée de plus de 60 ans met une chambre de son logement à disposition d’un jeune de moins de 30 ans. Elle repose sur un échange de bons procédés : contre un loyer modéré, voire gratuit, le logé soulage le quotidien de son logeur en lui rendant de menus services et en assurant une présence bienveillante. Différent d’un bail classique, le contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire, qui détaille les engagements respectifs, est possible même si le logeur n’est pas propriétaire et le loyer n’est pas imposable s’il respecte un plafond donné. Cette solution est idéale tant que la personne âgée n’est pas dépendante, tout au plus à un stade léger de maladie d’Alzheimer : elle préserve son autonomie en brisant sa solitude et en stimulant ses capacités cognitives par des échanges réguliers.

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Le maintien à domicile avec soins renforcés

Si la personne âgée est en perte d’autonomie, il est possible de mettre en place un dispositif de soins à domicile fournissant des services équivalents à ceux d’un Ehpad : sécurisation de l’environnement, aides à la vie quotidienne (repas, toilette, ménage, administratif), soins infirmiers, rééducation, présence la nuit… Cette solution permet à la personne âgée de profiter le plus longtemps possible de son cadre familier et de la proximité de ses proches, ce qui joue considérablement pour son bien-être et l’évolution de son état.

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Le baluchonnage

Sous ce drôle de nom, se cache une solution de répit prévue dans le cas où l’aide à domicile est assurée par un membre de la famille. Dès que ce dernier a besoin de repos, il passe le relais à un professionnel pendant une courte période (de 4 à 14 jours, 24h/24). Ce dispositif évite à la personne âgée un changement d’environnement temporaire, déroutant pour elle, et permet à l’aidant de ne pas s’épuiser à la tâche.

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Se mettre en « colloc » avec d’autres seniors

 

Selon le principe de la colocation, chaque senior dispose de son espace privatif (chambre, salle d’eau) et profite avec les autres des pièces communes (cuisine, salon, jardin). Le partage du loyer et des charges rend ces solutions d’hébergement très abordables. Le nombre de colocataires est limité pour que le cadre reste familial et confortable. En fonction du niveau de dépendance, trois types de cohabitations sont ainsi proposées :

 

La maison partagée

Adaptée aux personnes âgées autonomes. Elle est située à proximité des services de transport en commun, des commerces et des services municipaux, pour que les colocataires puissent s’intégrer à la vie de leur quartier en participant à des activités sportives, culturelles ou ludiques. Parmi les entreprises les plus connues pour ce concept de maison partagée, on trouve CetteFamille

 

La colocation seniors

Le concept de la colocation seniors est apparu ces dernières années. Ses avantages sont de permettre une vie « familiale » et confortable en toute sécurité et dans le respect des souhaits des colocataires. Ce type d’hébergement est adapté pour des personnes âgées en perte d’autonomie, sans nécessité d’un suivi médical lourd. Elle inclut l’accompagnement d’assistants de vie, jour et nuit. Les colocations seniors sont aujourd’hui en fort développement, partout en France.

 

La maison Alzheimer

Pour les personnes atteintes de cette pathologie ou de maladie apparentées. Dans ce cas, le nombre d’assistants de vie est doublé pendant la journée, pour assurer la sécurité des colocataires, les guider pour les gestes du quotidien et assurer leur suivi médical. Exemple d’une maison Alzheimer à Bagnoles-de-L’Orne

 

 

Vivre dans le voisinage d’autres personnes âgées

 

Les deux formes d’habitat suivantes se présentent de la même façon : 10 à 20 logements privés, (appartements ou pavillons) regroupés autour d’espaces communs (salle d’animations, jardin…). Ils sont bâtis à proximité des commerces et des centres d’activités de la commune dont ils font partie. Ces ensembles sont conçus pour des personnes âgées autonomes qui souhaitent vivre avec d’autres, tout en conservant leur indépendance.

 

Les résidences services seniors

Comme leur nom l’indique, la spécificité des résidences services seniors est de proposer aux habitants un éventail de services communs (accès au jardin, dispositif de sécurité, conciergerie etc.) et de services à la carte (ménage, restauration, animations etc.), facturés selon leurs besoins.

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Le béguinage 

Sur le modèle des béguinages flamands du Moyen Age, destinés aux femmes seules souhaitant vivre en communauté religieuse, des béguinages modernes, pour seniors, font leur apparition depuis la fin des années 1990. Même s’ils sont généralement laïques aujourd’hui, leurs habitants conservent la volonté de vivre fédérés par des valeurs fraternelles et des projets solidaires (bénévolat, participation à une association locale…) qui leur permettent de s’intégrer à la vie de la commune dont ils font partie.

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Le village Alzheimer

Contrairement aux deux précédentes formes d’habitat partagé qui s’adressent à des personnes âgées relativement autonomes, celle-ci a été spécifiquement pensée pour répondre aux besoins d’un malade Alzheimer. Le village Alzheimer est né d’une volonté de s’affranchir de l’univers hospitalier, froid et anxiogène, pour se rapprocher au maximum de l’univers domestique, chaleureux et apaisant que tous ont connu jusque-là. La centaine de résidents est réparties en maisonnées, elles-mêmes regroupées en quartiers, au sein d’un vaste parc et autour d’une place centrale équipée de commerces, de restaurants etc. L’environnement (pente, clôture, signalétique…) a entièrement été élaboré en fonction des besoins et risques liés à cette pathologie. La médicalisation et le contrôle existent, mais ils s’exercent discrètement pour ne pas générer de stress. À ce jour, il n’existe qu’un village Alzheimer en France, qui a été créé en 2020 près de Dax, sur le modèle de ceux qui sont en essor aux Pays-Bas et en Italie.   

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Être accueilli dans une famille

 

Saviez-vous qu’il existe des familles d’accueil…pour seniors dépendants ? Eh oui, en France, près de 10 000 accueillants familiaux sont formées et agréés par leur conseil départemental pour héberger une personne âgée qui ne peut plus vivre seule chez elle. Leur rôle est d’assurer une présence stimulante auprès d’elles, ainsi que leur suivi médical et la continuité de leurs soins, dans un cadre chaleureux. L’accueil peut s’organiser de façon provisoire (le temps des vacances, d’un week-end) ou permanente, à temps partiel ou complet. Les tarifs sont moins élevés qu’en Ehpad. En revanche, le modèle n’est pas adapté à un niveau de dépendance trop lourd.

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