Comment aborder le déclin cognitif de la maladie d’Alzheimer autrement que par les médicaments ? C’est entre autres pour répondre à cette question que la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer a financé, grâce au soutien de la Fondation des Gueules Cassées, du matériel très technologique tel que la stimulation magnétique transcrânienne (TMS).
Toni Valero Cabre, chercheur au CNRS et médecin associé à l’IM2A (Institut de la Mémoire et de la maladie d’Alzheimer) pour développer des méthodes de stimulation des personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative, explique en quoi la TMS pourrait être une alternative intéressante.
• Quel est l’objectif de la TMS ?
« L’idée est d’activer des régions du cerveau en déclin afin de stimuler l’activité des synapses (là où se font les échanges entre neurones) et ainsi obtenir une amélioration de certaines fonctions comme la mémoire ou le langage ».
• Comment cela se passe en pratique ?
« Il s’agit d’une technique indolore et non invasive. La personne est assise et invitée à passer certains tests sur l’ordinateur (entrainement habituel). Pendant ce temps, on lui place une sonde sur sa tête (une sorte de petit outil plat en forme de papillon). La stimulation se fait au niveau de la région à traiter, repérée grâce à une IRM préalable et un petit système informatique de navigation. Cette stimulation couplée à l’entrainement sur ordinateur donne en effet de meilleurs résultats que chacune de ces tâches effectuées séparément ».
• Et que peut-on en conclure ?
« Nous n’en sommes qu’au début de nos explorations et il en est de même un peu partout dans le monde. Ainsi, nous devons encore déterminer la durée optimale d’une séance, le nombre de séances à réaliser, le profil des patients susceptibles de répondre et l’ampleur de la réponse. Nous avons néanmoins des raisons de penser que la TMS déclenche des réaménagements au niveau des circuits du cerveau, d’où l’amélioration constatée parfois plusieurs semaines après les séances, chez des personnes cérébrolésées (en effet, la TMS n’est pas réservée aux seuls malades d’Alzheimer). Grâce à cette technique, nous avons bon espoir de ralentir la maladie d’Alzheimer ».