Professeur Michel GOEDERT, lauréat du Grand Prix Européen de la Recherche 2014 :

Michel GOEDERT est directeur du service de Neurobiologie, au MRC Laboratory of Molecular Biology, Université de Cambridge. Il a été choisi par le Comité Scientifique en raison de ses travaux princeps sur l’importance de la voie métabolique tau dans la genèse de la maladie d’Alzheimer, par le haut niveau de ses références et de leurs citations ainsi que pour sa réputation internationale dans le domaine.

 

 

Remise du Grand Prix Européen de la Recherche20104 à Michel Goedert,  le 19 janvier dernier à l’Olympia,  lors du 10è Gala de la Fondation.

 

 

 

Michel Goedert présente son projet de recherche :

Nombre de maladies neurodégénératives se caractérisent par l’accumulation d’agrégats de protéines anormales, comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. La protéine tau et l’alpha-synucléine sont en effet les protéines les plus fréquemment observées.

Des travaux récents ont montré que ces agrégats protéiques sont déjà présents, et de façon très circonscrite, chez des sujets sains encore asymptomatiques. A partir de là, ces agrégats vont se propager de façon stéréotypée dans des régions cérébrales bien spécifiques à l’origine d’une maladie clinique. L’arrêt de cette propagation représente une approche thérapeutique ciblée pour ces affections. Nos travaux cherchent à identifier les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la propagation des protéines tau et alpha-synucléine.

 

Mot personnel du professeur lors du Gala 2015 :

Monsieur le Président de la Fondation, Monsieur le Président du Comité Scientifique,

Mesdames et Messieurs,

 

Je remercie la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer pour l’attribution de son Grand Prix Européen de recherche de 2014 pour nos travaux sur la protéine Tau. C’est un grand honneur pour moi de recevoir ce Prix. L’honneur est d’autant plus grand que ce gala est le dixième de la Fondation et que nous sommes à l’Olympia. Je vous remercie tout particulièrement d’être venus si nombreux ce soir en support de la Fondation. Ensemble, nous parviendrons à vaincre le fléau qu’est la maladie d’Alzheimer.

Je remercie toutes celles et tous ceux qui m’ont proposé pour ce prix et qui ont soutenu ma candidature. Je tiens aussi à remercier ma famille qui est présente aujourd’hui, ma soeur Janine, ma cousine Christiane et sa famille, et en particulier, ma collègue Maria Grazia Spillantini et notre fils Thomas. Je salue mes collaborateurs qui travaillent en France, à savoir Etienne-Emile Baulieu, Véronique Buée-Scherrer, Luc Buée, André Delacourte, Patrice Delobel, Charles Duyckaerts, Marie-Claude Potier et Véronique Schaeffer. Même si elle travaille en Suisse, je remercie ma collaboratrice Florence Clavaguera, lauréate du Prix Européen Jeune Chercheur de 2013.

Je suis né et j’ai passé ma jeunesse au Luxembourg, où la  culture française joue un rôle important. Dans ce qu’elle a de meilleur, cette culture réunit le talent et le courage. Je pense à Emile Zola et à l’affaire Dreyfus, je pense à Mai ’68 et je pense à Charlie Hebdo. Après des études de médecine à l’université de Bâle, je me suis rendu au “Medical Research Council Laboratory of Molecular Biology” à Cambridge  où j’ai commencé à travailler sur les maladies neurodégénératives en 1986.

Pendant tout ce temps, la chanson française m’a accompagné. Je me souviens des paroles de Jacques Brel que: “Londres n’est plus que le faubourg de Bruges, perdu en mer”, de la chanson de Léo Ferré: “Avec le temps va, tout s’en va”, du: “Poinçonneur des Lilas” de Serge Gainsbourg, de Juliette Gréco chantant: “Si tu t’imagines fillette, fillette, si tu t’imagines”, et du Chant des Partisans: “Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place”.

 

Michel Goedert.