Bruno Dubois est Professeur de Neurologie à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6). Il dirige également l’unité de recherche INSERM « Cognition, Neuroimagerie et Maladies du Cerveau » à l’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM) dans le même Hôpital.Il coordonne le Centre National de Référence « Démences Rares » et le Centre National Multisite « Malades Alzheimer Jeunes ». Il a publié de nombreux travaux notamment sur les études anatomiques et biochimiques des systèmes cholinergiques centraux chez les rongeurs et chez l’homme, sur les troubles cognitifs et comportementaux des patients atteints de maladies sous corticales ou de démence avec une référence particulière à la mémoire et aux fonctions exécutives. Il a récemment organisé le consensus d’experts à l’origine des nouveaux critères diagnostiques de la maladie d’Alzheimer et de sa nouvelle définition. Ses travaux continuent d’étudier cette définition, en explorant davantage les nouveaux outils diagnostiques, tel que les biomarqueurs, dans le but d’identifier une phase asymptomatique de cette maladie. Identifier les facteurs prédictifs serait une avancée considérable pour la recherche thérapeutique.Avant 2007, le diagnostic de la maladie ne pouvait être affirmé que post mortem, après analyses neuropathologiques des lésions du cerveau. Le diagnostic précédant l’étude post-mortem était qualifié de « probable maladie d’Alzheimer » et celui-ci était principalement posé à un stade avancé de la maladie. Le Professeur Bruno Dubois et son équipe ont démontré qu’il existait aujourd’hui des signes biologiques de la maladie qui ont une bonne spécificité discriminative. En combinant les données de l’imagerie par résonnance magnétique, la tomographie par émission de positons, les analyses du liquide céphalo-rachidien, la présence d’un syndrome amnésique de type hippocampique, cette maladie peut être mise en évidence avec une bonne précision, avant le stade de la démence. Par ailleurs, l’étude des biomarqueurs montrent que certaines personnes sont porteuses des lésions sans avoir les signes cliniques de la maladie. Cette population pourrait être des personnes asymptomatiques qui risquent de développer une maladie d’Alzheimer. Les biomarqueurs permettraient ainsi un diagnostic avant que la personne exprime les symptômes de la maladie, ce qui pourrait permettre un traitement pharmacologique précoce et plus efficace.

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