L’année 2024 a été marquée par des avancées significatives dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, offrant un véritable espoir pour les patients, leurs familles et la communauté scientifique. À l’heure des bilans, revenons en détail sur les 5 bonnes nouvelles les plus marquantes de cette année exceptionnelle.

  1. Le traitement Leqembi® (lecanemab) : un pas vers l’Europe

Après des années d’attente et de recherches intensives, le traitement lecanemab (Leqembi®) a obtenu un avis favorable de l’Agence Européenne du Médicament (EMA). Cette étape cruciale ouvre la voie à sa mise à disposition pour les patients européens dès 2025.

Le Leqembi® avait déjà été approuvé aux États-Unis en janvier 2023. Ce médicament représente une avancée majeure puisqu’il cible les plaques amyloïdes, l’un des marqueurs biologiques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Cette décision marque un tournant : les patients européens devraient pouvoir prochainement bénéficier de ce traitement novateur qui contribue à ralentir la progression de la maladie.

  1. Donanemab (Kisunla®) : une nouvelle thérapie validée par la FDA

En juillet 2024, un deuxième traitement, le donanemab (Kisunla®), a été approuvé par la FDA (Food and Drug Administration) aux États-Unis. Actuellement en cours d’examen par l’EMA pour une approbation en Europe, le donanemab confirme la pertinence de la cible amyloïde dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.

Cette approbation est une étape historique : pendant des années, l’efficacité des traitements visant à réduire les dépôts intracérébraux d’amyloïde a fait l’objet de débats. Aujourd’hui, il est clairement démontré que la réduction de ces plaques apporte un bénéfice clinique aux patients, en ralentissant l’évolution de la maladie.

L’arrivée de ces nouveaux traitements ouvre la voie à de nouvelles thérapies toujours plus ciblées et représente un véritable espoir pour les malades.

  1. Une utilisation sécurisée des nouveaux traitements en pratique clinique

L’expérience des traitements comme le Leqembi® aux États-Unis, où il est utilisé depuis début 2023, est encourageante. Les données de suivi montrent que lorsque les contre-indications sont respectées et que les patients bénéficient d’une surveillance IRM régulière au début du traitement, le risque de complications, notamment les ARIA (anomalies de type œdème ou hémorragie), est limité.

Ce résultat rassurant est une étape clé pour l’utilisation de ces thérapies en pratique clinique courante. Les professionnels de santé disposent désormais de recommandations précises pour assurer la sécurité des patients et optimiser les bénéfices des traitements.

  1. Une prévention renforcée grâce aux nouveaux facteurs de risque identifiés

La commission du Lancet, a publié une nouvelle évaluation des facteurs de risque modifiables de la démence. Selon cette étude (1), une prévention ciblée pourrait réduire jusqu’à 45% du risque de développer une démence.

Aux 12 facteurs de risque identifiés précédemment (faible niveau d’éducation, perte d’audition, hypertension, tabagisme, obésité, dépression, sédentarité, diabète, consommation excessive d’alcool, traumatisme crânien, pollution atmosphérique et isolement social), s’ajoutent désormais :

  • Un taux élevé de LDL-cholestérol dès l’âge de 40 ans
  • La baisse de la vision non traitée plus tard dans la vie.

Ces nouvelles données confirment que la prévention joue un rôle essentiel dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les démences en général. Adapter nos comportements et nos habitudes de vie dès le plus jeune âge pourrait avoir un impact majeur sur la réduction des cas de ces pathologies.

  1. Le test sanguin p-tau 217 : une avancée pour le diagnostic

Le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer est un enjeu crucial pour permettre une prise en charge adaptée et efficace. En 2024, un consensus s’est dégagé pour reconnaître que le test sanguin le plus performant pour diagnostiquer la maladie est la mesure du p-tau 217.

Ce biomarqueur permet d’identifier de manière fiable la présence de tau pathologique, l’une des caractéristiques de la maladie. L’avantage majeur de ce test réside dans sa simplicité d’utilisation et son accessibilité. Il offre la perspective d’un diagnostic précoce et moins invasif, ce qui pourrait transformer le parcours des patients en facilitant leur prise en charge dès les premiers stades de la maladie.

Conclusion : des avancées porteuses d’espoir

L’année 2024 a été une année exceptionnelle pour la recherche sur Alzheimer, marquée par des progrès tant sur le plan thérapeutique que diagnostique. L’arrivée de nouveaux traitements, la confirmation de leur efficacité en pratique clinique, l’identification de facteurs de risque modifiables et les avancées dans le domaine du diagnostic sanguin montrent que nous avançons résolument vers un avenir où la maladie d’Alzheimer pourrait être mieux comprise, mieux traitée et, espérons-le, un jour enfin vaincue.

 

  1. Dementia prevention, intervention, and care: 2024 report of the Lancet standing Commission. Livingston, Gill et al. The Lancet, Volume 404, Issue 10452, 572 – 628

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