
Bonne nouvelle : après bien des atermoiements le Lecanemab (Leqembi®) bénéficie enfin d’une autorisation de mise sur le marché européen par l’Agence Européenne du Médicament. Il s’agit d’une immunothérapie anti-amyloïde, administrée sous forme de perfusion, destinée à ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer aux stades débutants. L’autorisation de mise sur le marché n’avait pas été recommandée par le CHMP cet été mais le laboratoire Eisai avait fait appel de cet avis. Les associations (parmi lesquelles la Fondation Recherche Alzheimer) avaient fait connaître leur soutien à cet appel, estimant qu’il était incompréhensible de priver les patients européens de cette possibilité thérapeutique.
Les autorités européennes de santé ont révisé leur décision et autorisent enfin la commercialisation du Lecanemab en Europe dans une population réduite pour laquelle elle estime que le bénéfice l’emporte sur les risques. Il s’agit des patients au stade précoce de la maladie (troubles cognitifs légers). Les patients les plus à risque de complications (effets indésirables de type œdèmes ou saignements), notamment les homozygotes pour le gène ApoE4, ne pourront pas recevoir le Lecanemab.
Cette décision va sans doute permettre au laboratoire de demander une procédure d’accès précoce en France, en attendant qu’aboutissent les discussions sur le prix de ce traitement.
Cette longue procédure a permis à la Fédération des Centres Mémoire de publier ses recommandations sur le bon usage de ce traitement (Villain N, Planche V, Lilamand M, et al. Lecanemab for early Alzheimer’s disease: Appropriate use recommendations from the French federation of memory clinics. J Prev Alzheimers Dis. Published online February 25, 2025. doi:10.1016/j.tjpad.2025.100094)
Le Lecanemab est déjà disponible dans de nombreux pays : États-Unis, Royaume-Uni, Japon Chine, Israël…
Les patients européens vont donc pouvoir, à leur tour, bénéficier de ce traitement.
Dr Remy Genthon, directeur scientifique de la Fondation Recherche Alzheimer