9 clés pour mieux prévenir et réagir face aux fugues

 

Conscients du fort risque de fugue chez les malades Alzheimer, les aidants se retrouvent confrontés à un dilemme compliqué entre la nécessité d’assurer la sécurité de leur proche et le souci de préserver leur liberté. Voici quelques pistes pour aider à le résoudre et à réagir efficacement en cas de disparition.

 

Près de 20% des personnes atteintes d’Alzheimer fuguent à un moment ou l’autre. S’enfuir de son lieu de vie – autrement dit fuguer – laisse supposer un acte volontaire, voire prémédité. Ces qualificatifs ne s’appliquent pas aux fugueurs atteints de la maladie d’Alzheimer. Passé un certain stade de la maladie, les raisons qui peuvent les pousser à quitter leur domicile de façon impromptue sont multiples : besoin compulsif de déambuler, confusion et non reconnaissance de l’actuel lieu de vie, recherche d’un endroit connu autrefois, anxiété…  Dans tous les cas, une fois à l’extérieur, la personne s’expose à de plus grands dangers qu’une autre, en raison de sa difficulté à s’orienter dans l’espace et dans le temps. Elle risque de se perdre, avec l’incapacité de fournir les informations nécessaires pour être ramenée chez elle (nom, adresse).

Voici quelques clés pour prévenir ce genre de situations ou les résoudre :

 

Anticiper les fugues 

 

  • Contrôler les accès

Pour contrer toute sortie inopinée, il est important que l’aidant évalue les possibilités de contrôler les accès du domicile : fermer la porte d’entrée à clé, installer un digicode, mettre en place un détecteur d’ouverture de portes et de fenêtres…tout en prenant en compte les questions de sécurité (incendies…)

 

  • Occuper les journées

Chez un malade Alzheimer, la sensation d’enfermement exacerbe le besoin de sortir. Le meilleur moyen de limiter les fugues n’est donc pas d’empêcher à tout prix votre proche d’aller dehors, mais de combattre l’oisiveté par un programme bien rythmé : prévoyez à la fois des promenades régulières qui dépensent son énergie et des activités qui le retiennent à l’intérieur (regarder des albums, écouter des chansons, mettre le couvert, aider à préparer le repas…).

 

  • Sensibiliser le voisinage

N’hésitez pas à informer vos voisins des troubles du comportement de votre proche. À la lumière de ces informations, leur vigilance sera supérieure et ils se sentiront concernés s’ils le voient passer devant chez eux de façon inhabituelle. Ils pourront le reconduire à son domicile ou vous prévenir avant qu’il ne se s’éloigne davantage.

 

  • S’aider des outils connectés

En montre, en médaillon ou en porte-clé, un large éventail d’outils connectés discrets permettent de suivre en continu les déplacements de votre proche grâce à un système de géolocalisation intégré. S’il sort de la zone de vie dans laquelle il peut se déplacer sans risque autour de son domicile, une alerte avertit l’aidant. S’il se perd, les coordonnées GPS aideront à le retrouver très rapidement. Le système de traçage des smartphones est aussi très efficace, mais encore faut-il que votre proche ait le réflexe de l’emporter quand il sort.

 

  • Munir le malade d’une fiche d’information

Vous pouvez glisser dans les poches de votre proche un papier avec son nom, son adresse, le numéro de l’aidant et des précisions sur son état de santé. Même s’il les connaît en principe, il n’est pas sûr qu’il puisse les fournir sous le coup du stress. Ces informations pourront aiguiller les personnes qui croisent son chemin et qui voudraient l’aider à rentrer chez lui.

 

Réagir en cas de fugue

 

  • Prévenir la police au plus vite

Premier réflexe à adopter : prévenir la police/les gendarmes ! Par peur de déranger, certains aidants sont tentés de commencer les recherches eux-mêmes et ne donnent l’alerte qu’au bout de quelques heures. C’est autant de temps précieux perdu, car c’est dans les premières minutes après la disparition qu’on a le plus de chance de retrouver vite la personne ! Les forces de l’ordre ont des méthodes rodées et des moyens supérieurs aux vôtres.

 

  • Faire le tour des lieux fréquentés autrefois

Dans la plupart des cas, les malades Alzheimer qui ont fugué sont retrouvés à proximité de leur ancien domicile ou lieu de travail, car dans sa confusion, ils ne reconnaissent plus leur domicile actuel et retrouvent des réflexes de leur vie passée (aller chercher les enfants à l’école, partir travailler…). Faites donc un point des endroits qu’il fréquentait régulièrement autrefois, et envoyez-y des gens pour vérifier.

 

  • Alerter les gens du quartier

Les voisins et commerçants locaux sont probablement les derniers à avoir vu votre proche. Sonnez aux portes des uns et des autres, avec une photo récente, pour les interroger. Même s’ils ne savent pas où il est exactement, ils peuvent l’avoir vu prendre telle direction etc. Vous pouvez également afficher un avis de disparition dans les endroits passants (gare, boutiques…) ou publier un message sur les réseaux sociaux (groupes facebook/whatsapp de quartier etc.).

 

  • Adresser un signalement aux pompiers et aux hôpitaux

En errant, votre proche s’expose à de nombreux risques pour sa personne (déshydratation, chute, choc, blessure…). Dans ces cas, ce sont les pompiers ou les hôpitaux qui le prendront en charge. Avec un signalement de votre part, ils pourront le reconnaître et vous tenir informés.

 

 

Sources : Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement, Annales médico-psychologiques

 

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