Les fĂŞtes de fin d’annĂ©e approchent Ă  grands pas… Peut-ĂŞtre aurez-vous la chance de les passer aux cĂ´tĂ©s de votre proche malade d’Alzheimer. Pour ne pas risquer de gâcher ces moments prĂ©cieux, voici un petit guide des impairs Ă  ne pas commettre lors de vos conversations avec lui !

 

  1. Lui tourner le dos

Pour comprendre ce que vous lui dites, votre proche a autant besoin de vous voir que de vous entendre : votre langage corporel (gestes, expressions du visage…) l’aide Ă  saisir le sens de vos mots. Quand vous vous adressez Ă  lui, faites donc en sorte d’ĂŞtre toujours visible de lui : ne lui tournez pas le dos, ne vous mettez pas derrière lui, ne vous levez pas s’il est assis, ne faites pas autre chose en mĂŞme temps… Veillez au contraire Ă  vous trouver bien en face de lui, Ă  son niveau, et Ă  ĂŞtre tout Ă  lui.

 

  1. S’exprimer dans une langue Ă©trangère

Quand bien mĂŞme votre proche Ă©tait bilingue et a toujours eu l’habitude de jongler entre les langues, cantonnez-vous Ă  sa langue natale. C’est celle avec laquelle il restera Ă  l’aise le plus longtemps possible, puisqu’il a apprise dès son plus jeune âge. Chez les malades d’Alzheimer, ce sont les souvenirs les plus anciens, et donc les premiers mots enregistrĂ©s, qui rĂ©sistent le mieux Ă  l’oubli !

 

  1. Évoquer des souvenirs récents

En effet, la mĂ©moire Ă  court-terme est la plus attaquĂ©e. Pour ne pas mettre votre proche en Ă©chec ni l’exclure, n’orientez pas la conversation sur ce qui s’est passĂ© hier ou la semaine dernière. PrivilĂ©giez plutĂ´t les histoires d’autrefois, quitte Ă  vous appuyer sur un album photo ou des films anciens pour stimuler ses souvenirs.

 

  1. Poser une question compliquée

Donnez Ă  votre proche toutes les chances de rĂ©pondre Ă  la question que vous lui posez. Pour cela, il est important de la formuler le plus simplement possible : qu’elle soit courte, claire, audible. Ne demandez pas plusieurs choses dans la mĂŞme phrase. Et Ă©vitez les questions ouvertes : par exemple, il vaut mieux demander : « Tu prĂ©fères un yaourt ou un fruit? » plutĂ´t que : « Que veux-tu pour ton dessert? »

 

  1. S’adresser Ă  lui comme Ă  un enfant

Ce besoin de clartĂ© et de simplicitĂ© n’est pas une raison de l’infantiliser, en parlant très lentement, en articulant trop, avec des formulations de bĂ©bĂ©. Le malade d’Alzheimer se sentira humiliĂ© que vous le preniez ainsi de haut, alors qu’il reste votre aĂ®nĂ©.

 

  1. Rappeler le dĂ©cès d’un proche

Un malade d’Alzheimer oublie souvent la mort des membres de son entourage et se met Ă  parler d’eux comme s’ils Ă©taient encore vivants. Sauf si votre proche vous pose la question directement, ne vous sentez pas obligĂ©s de rectifier : soit il se fâchera parce qu’il ne vous croit pas, soit il sera très affectĂ© par la nouvelle, qu’il risque d’oublier Ă  nouveau quelques instants plus tard.

 

  1. Le contredire

Si vous n’ĂŞtes pas d’accord avec votre proche, la meilleure option est d’insister sur un point de ses propos que vous approuvez, voire de changer de sujet. En tout cas, interdiction de le contredire ! Primo, parce que vous avez peu de chances de le ranger Ă  votre avis : ses capacitĂ©s de raisonner Ă©tant dĂ©gradĂ©es par la maladie, il ne sera pas rĂ©ceptif Ă  vos arguments  ; secundo, parce qu’en vous entendant nier en bloc sa rĂ©alitĂ©, il risque de perdre pied et de rĂ©agir violemment : saute d’humeur, crise de larmes, agressivitĂ©… Bref, peu Ă  gagner et beaucoup Ă  perdre !

 

  1. Souligner qu’il se trompe

L’estime de soi Ă©tant dĂ©terminante dans le combat contre la maladie d’Alzheimer, il est crucial de ne pas la ruiner en plaçant votre proche face Ă  ses erreurs et oublis. Ou alors il n’osera plus prendre la parole Ă  nouveau. Évitez donc de lui montrer qu’il s’est trompĂ©, que ce soit par vos paroles (le corriger, le reprendre, le gronder…) ou par votre attitude (soupir de dĂ©couragement, expression de dĂ©ception sur votre visage…). Vous lui Ă©pargnerez ainsi un moment d’embarras et d’humiliation pĂ©nible pour tous !

 

  1. Lui demander s’il se souvient de choses ou d’autres

Dans le mĂŞme esprit, ne mettez sa mĂ©moire Ă  l’Ă©preuve par des questions auxquelles il ne saura sans doute pas rĂ©pondre : « Qu’as-tu mangĂ© au dĂ®ner? » « Voici. Sophie. Te rappelles-tu qui c’est ? » etc. ConfrontĂ© Ă  ses oublis, il se sentira gĂŞnĂ©, triste de ne pas ĂŞtre Ă  la hauteur des attentes et se renfermera sur lui-mĂŞme. Soyez donc pour lui un complice, plutĂ´t qu’un testeur ! Placez-vous de son cĂ´tĂ© en lui fournissant le maximum d’indices pour faire remonter l’Ă©ventuel souvenir à la surface : « Le gratin dauphinois qu’on nous a servi au dĂ®ner Ă©tait dĂ©licieux ! » ; « Voici Sophie, ta cousine chĂ©rie avec qui tu passais tes Ă©tĂ©s en Normandie. » etc.

 

  1. Proposer tout le temps votre aide

Vous avez envie d’ĂŞtre utile Ă  votre proche ; cela part d’une bonne intention, mais veillez Ă  ne pas lui proposer trop souvent votre aide pour autant. Il finira par penser que vous ne le trouvez plus capable de rien faire par lui-mĂŞme. Vexant ! Jouez la plus discrètement, en rendant service uniquement quand cela correspond Ă  un besoin rĂ©el, sans forcĂ©ment lui poser la question explicitement : par exemple, au lieu de demander : « Veux-tu que je t’aide Ă  monter les escaliers? », avancez votre bras au cas oĂą, Ă  l’approche d’une marche.

 

Des idĂ©es d’activitĂ© Ă  faire avec des malade d’Alzheimer ICI

Pour aller plus loin, téléchargez notre Guide des Aidants sur le site https://uniscontrealzheimer.fr/

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