Maladie d’Alzheimer : pourquoi les femmes sont-elles plus à risque ?

Céline Bellenguez et Jean-Charles Lambert, Institut Pasteur de Lille

 

La maladie d’Alzheimer résulte de la combinaison de facteurs génétiques et environnementaux et de leurs interactions. De nombreuses variations génétiques sont associées au risque de la maladie, et leur identification a permis de mettre en évidence certains des mécanismes biologiques impliqués dans la maladie.

Cependant, le chromosome X a été exclu des grandes études d’association génétiques réalisées pour la maladie d’Alzheimer à cause de ses spécificités (présence en un seul exemplaire chez les hommes et phénomène d’inactivation chez les femmes). Pourtant, les gènes de ce chromosome représentent 5 % du génome. Par ailleurs, les processus biologiques impliqués dans la maladie pourraient impacter différemment les hommes et les femmes. En effet, les femmes ont un risque plus important que les hommes de développer la maladie. Cette différence s’explique en partie par une plus grande longévité des femmes, mais d’autres facteurs pourraient être en cause. En génétique par exemple, l’effet de l’allèle ε4 du gène APOE, le facteur de risque génétique le plus important de la maladie d’Alzheimer, est plus fort chez les femmes que chez les hommes entre 65 et 75 ans. Ce type d’interaction gène-sexe a été peu évalué sur l’ensemble du génome, et globalement, l’impact sur le risque de maladie d’Alzheimer des facteurs génétiques liés au sexe (définis comme des facteurs génétiques sur les chromosomes sexuels, ou des facteurs génétiques qui impactent différemment les hommes et les femmes) a été peu étudié.

Dans ce cadre, ce projet a pour but d’étudier l’effet des variations génétiques des chromosomes sexuels sur le risque de maladie d’Alzheimer, d’évaluer l’impact du sexe sur le risque génétique de la maladie puis de déterminer les mécanismes biologiques impactés par les facteurs génétiques liés au sexe. Ce projet sera réalisé au sein des grands consortiums internationaux travaillant sur la génétique de la maladie d’Alzheimer.

 

Durée du financement : 3 ans