Les troubles du sommeil chez les malades d’Alzheimer en 3 questions cruciales
Les troubles du sommeil représentent un défi majeur pour de nombreuses personnes âgées, en particulier pour celles atteintes de la maladie d’Alzheimer. Dans cet article, nous allons explorer trois questions essentielles liées à ces troubles du sommeil chez les malades d’Alzheimer.
- Quelle est la cause principale des troubles du sommeil chez un malade d’Alzheimer ?
La principale cause des troubles du sommeil chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer est l’âge lui-même. Le mécanisme complexe du sommeil humain a tendance à se dérégler avec le vieillissement. L’horloge biologique du cerveau, qui régule nos cycles de veille et de sommeil en fonction de l’avancée de la journée, ne fonctionne plus aussi efficacement. Ces dysfonctionnements peuvent se manifester de différentes manières, entraînant une diminution de la quantité et de la qualité du sommeil, y compris des insomnies, des somnolences diurnes, et des syndromes d’avance de phase (coucher et lever plus tôt). De plus, d’autres problèmes liés au vieillissement, tels que l’incontinence ou l’apnée du sommeil, peuvent perturber les nuits des malades d’Alzheimer.
- Comment la maladie d’Alzheimer et les troubles du sommeil sont-ils liés ?
La relation entre la maladie d’Alzheimer et les troubles du sommeil est double : les troubles du sommeil sont à la fois un facteur de risque et un symptôme de la maladie.
Facteur de risque : un sommeil insuffisant peut endommager les connexions neuronales et potentiellement favoriser le développement de dépôts de protéine amyloïde, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
Symptôme : la maladie d’Alzheimer peut aggraver les troubles du sommeil liés à l’âge de plusieurs manières. Elle peut affecter directement le thalamus, la région cérébrale impliquée dans la régulation du sommeil, lorsque les protéines amyloïdes s’y accumulent, perturbant ainsi l’horloge biologique. De plus, d’autres symptômes fréquents de la maladie, tels que l’anxiété, les troubles de l’humeur et la dépression, peuvent empêcher les patients de bien dormir. Ces perturbations peuvent se traduire par des insomnies, des somnolences diurnes, de l’agitation en soirée et des déambulations nocturnes. Parfois, ces problèmes difficiles à gérer pour les proches peuvent conduire à la décision de placer le patient en institution.
- Quelles solutions apporter ?
Lorsqu’il s’agit de traiter les troubles du sommeil chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, il est essentiel de commencer par une approche non-médicamenteuse. Voici quelques mesures à prendre pour optimiser l’environnement. Par exemple : éliminer les sources de lumière et de bruit pendant la nuit, augmenter l’exposition à la lumière naturelle pendant la journée, favoriser l’exercice physique, réduire la durée des siestes et instaurer une routine apaisante pour le coucher. Ces mesures simples peuvent aider à rétablir un rythme veille-sommeil plus adapté. La luminothérapie peut être particulièrement bénéfique pour les patients qui ont du mal à distinguer le jour de la nuit.
Si ces approches ne produisent pas les résultats souhaités, il est alors envisageable de recourir aux «psychotropes» avec précaution, sous la supervision du médecin traitant. Cela peut inclure l’utilisation de somnifères, de tranquillisants pour réduire l’anxiété ou d’antidépresseurs. Il est crucial de maintenir ces médicaments à des doses minimales et pour des durées limitées, car certains d’entre eux peuvent avoir des effets secondaires susceptibles d’aggraver le déclin cognitif.
L’objectif de ces interventions, médicamenteuses ou non, est d’améliorer la qualité de vie des patients en favorisant un sommeil plus régulier.
En conclusion : la gestion des troubles du sommeil chez les malades d’Alzheimer nécessite une approche holistique, combinant des ajustements de style de vie et, le cas échéant, un traitement médicamenteux, le tout sous la supervision attentive de professionnels de santé.
Les troubles du sommeil chez les malades d’Alzheimer représentent également un défi considérable pour les proches aidants. La gestion des nuits agitées, des déambulations nocturnes et des réveils fréquents peut être épuisante sur le plan physique et émotionnel. Des solutions restent à inventer pour aider les aidants sur ce sujet complexe.
D’après une intervention du Dr Olivier de Ladoucette aux Entretiens Alzheimer de Paris, juin 2023.
Un projet de recherche pour en savoir plus sur la régulation du sommeil et les fonctions cognitives.
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