Maude Wagner, un post-doctorat aux Etats-Unis

26 janvier 2021

Chère communauté,

Grâce à votre soutien et à la confiance que m’a accordé la Fondation Recherche Alzheimer, je réalise depuis plusieurs mois un postdoctorat en Santé Publique au sein de la prestigieuse équipe du Docteur David A. Bennett, directeur du centre de recherche spécialisé dans la neuropathologie du vieillissement cérébral et de la maladie d’Alzheimer à l’Université RUSH à Chicago.

A cause de l’irruption de la pandémie de la COVID-19 en Europe en mars dernier, cette collaboration a dans un premier temps été maintenue à distance depuis la France. En effet, et fort heureusement, en tant que Biostatisticienne mon outil de travail principal correspond à des bases de données épidémiologiques, accessibles à distance via des serveurs sécurisés. Il aura fallu attendre le mois de novembre pour que mon équipe puisse m’accueillir en personne, deux jours avant les élections présidentielles américaines.

En quoi consiste mon postdoctorat ? Ce projet de recherche a pour objectif de décrire les mécanismes neurobiologiques et les facteurs psychosociaux (ex.stimulation cognitive, lien social) de la résilience cognitive à la maladie d’Alzheimer chez la personne âgée.

La résilience cognitive est un concept récent. Il est apparu lorsque des études scientifiques menées sur des cerveaux humains légués à la science ont mis en évidence qu’environs un tiers des individus âgés et sans troubles cognitifs de leur vivant présentait, en fait, une quantité importante de lésions cérébrales typiques de la maladie d’Alzheimer. Cette capacité à maintenir des performances cognitives supérieures à celles attendues au regard de la quantité de pathologie Alzheimer dans le cerveau représente la résilience cognitive.

Mieux comprendre les mécanismes de cette résilience et ses déterminants est capital. In fine, cela permettra la mise en œuvre de futures stratégies de prévention adaptées à différents stades (préférablement précoces) de la maladie, dans le but de ralentir significativement, voire stopper, sa progression. Les collaborations mises en place à l’Université RUSH ont été jusqu’alors très enrichissantes et les premiers résultats obtenus sont prometteurs et feront l’objet de plusieurs publications scientifiques. Par exemple, un de nos premiers travaux montre une association très forte entre la stimulation cognitive chez la personne âgée (ex., lecture, mots croisés, jeux de carte) et la résilience cognitive.

Recevez tous mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année et toute ma reconnaissance.

Maude Wagner