À l’occasion de la Journée nationale des aidants du 6 octobre, la Fondation Recherche Alzheimer dévoile les résultats d’une enquête nationale inédite menée avec Ipsos BVA. L’étude, conduite au mois de mai 2025 auprès de plus de 10 000 Français, révèle que près de 9 malades sur 10 (88 %) bénéficient du soutien d’un aidant – une proportion qui atteint même 91 % lorsque la maladie est formellement diagnostiquée.
Portrait d’un engagement familial
Dans plus des trois quarts des cas (77 %), l’aidant principal est un membre de la famille, généralement un enfant (41 %) ou le conjoint (27 %).
Ces aidants sont majoritairement des femmes (57 %), âgées en moyenne de 56 ans et actives professionnellement (63 %), ce qui illustre le poids considérable de cet engagement dans la vie personnelle et professionnelle.
« Aujourd’hui, la grande majorité des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer sont accompagnées par un proche, le plus souvent un membre de la famille. Ces données montrent à quel point la solidarité familiale est au cœur de la prise en charge. Pourtant, derrière les statistiques se cachent des réalités lourdes à porter : ce sont principalement des femmes, souvent encore en activité, qui cumulent les responsabilités professionnelles, personnelles et l’accompagnement d’un proche malade. Nous devons reconnaître l’immense engagement de ces aidants et leur donner les moyens d’être mieux soutenus. » analyse Jean-Luc Angélis, Directeur de la Fondation Recherche Alzheimer.
Un quotidien rythmé par la proximité et le lien familial
L’enquête met en évidence une forte proximité géographique : 55 % des aidants résident à moins d’une heure de la personne malade, et près d’un quart (24 %) vivent au même domicile – une proportion qui grimpe à 59 % lorsque l’aidant est le conjoint.
Le temps consacré dépend du lien de parenté : 65 % des enfants aidants passent moins de 10 heures par semaine auprès de leur proche, tandis que 54 % des conjoints consacrent 10 heures ou plus à l’accompagnement, notamment pour les activités quotidiennes essentielles.
Un soutien avant tout moral
Les personnes aidées reçoivent plusieurs types d’aide. En tête : le soutien moral (56 %), qui joue un rôle crucial pour le bien-être et la dignité des malades. Viennent ensuite :
- Les activités domestiques (52 %).
- L’aide administrative et financière (48 %).
- Les déplacements (47 %).
- La coordination avec les professionnels de santé et services à domicile (45 %).
Le conjoint intervient plus fréquemment dans les soins, la prise de médicaments ou les actes élémentaires (se laver, s’habiller, se nourrir), tandis que les enfants apportent davantage un soutien moral, administratif ou de surveillance à distance.
« Notre étude montre que le soutien moral est la première aide apportée par les proches, bien avant l’aide domestique ou administrative. Ce constat est essentiel : aider une personne atteinte d’Alzheimer, ce n’est pas seulement gérer des tâches pratiques, c’est d’abord offrir une présence, un réconfort, une dignité préservée. Dans une société où plus d’1,4 million de personnes vivent avec une maladie neuro-évolutive, nous ne pouvons pas ignorer l’importance de cette dimension invisible mais fondamentale de l’accompagnement. » conclut Jean-Luc Angélis.
🔗Découvrez les résultats complets de l’enquête, menée auprès de plus de 10 000 Français en mai 2025, afin de mettre à jour les chiffres de la maladie d’Alzheimer et des pathologies dites « apparentées », de mieux appréhender l’état des lieux du diagnostic de la maladie d’Alzheimer en France et de mieux connaître le profil, le rôle et la place des aidants.
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