Chercher la cause avant tout

L’agressivité et les sautes d’humeur sont des manifestations fréquentes chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ces comportements, bien que difficiles à gérer pour les proches, ont presque toujours une origine précise qu’il est essentiel d’identifier pour mieux les apaiser.

Pourquoi ces comportements apparaissent-ils ?

La maladie d’Alzheimer altère profondément les capacités d’adaptation des personnes malades face à des situations nouvelles. Tout changement, même mineur, peut devenir une source d’angoisse. Ne pouvant verbaliser cette angoisse ou exprimer leurs difficultés, les malades peuvent réagir par de l’agressivité.

Cette agressivité peut se manifester sous plusieurs formes :

  • Verbale : cris, menaces, insultes, ou refus virulents.
  • Physique : coups, jet d’objets, portes claquées, voire morsures.

Des études montrent que 40 % des patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent des épisodes d’agressivité, tandis que 36 % font face à des accès d’irritabilité ou des sautes d’humeur. Ces comportements sont souvent vécus comme une épreuve pour les aidants, au point que cela peut entraîner une décision difficile : placer le proche en institution.

Comprendre pour mieux réagir

Avant de réagir à un accès de colère, il est crucial de chercher à en comprendre la cause. Ces comportements ne sont généralement pas gratuits, ils résultent d’un événement ou d’une situation particulière. Voici quelques pistes pour identifier l’origine du trouble :

  1. Analyser le contexte
    • Quand le comportement a-t-il commencé ?
    • À quel moment de la journée survient-il ?
    • Est-il lié à une situation ou à une personne spécifique ?
  2. Examiner l’environnement
    Un changement dans l’entourage ou l’environnement peut être un déclencheur :

    • Des travaux bruyants à proximité.
    • Une modification de la routine quotidienne.
    • L’arrivée d’une nouvelle personne dans son cercle de relations.
  3. Évaluer l’état de santé
    Parfois, les causes sont physiques :

    • Douleurs non diagnostiquées.
    • Problèmes de santé comme la constipation, une infection urinaire, ou une baisse de l’audition.
    • Effets secondaires d’un nouveau médicament.
    • Une dépression sous-jacente, souvent sous-estimée, peut également expliquer des réactions d’irritabilité.

Comment apaiser une personne en crise ?

Une fois la cause identifiée, il est plus facile d’apporter des solutions adaptées. Voici quelques recommandations pour mieux gérer ces situations :

  • Restez calme : Une attitude apaisante peut contribuer à désamorcer la crise.
  • Évitez la confrontation : Montrez de l’écoute et de la compréhension plutôt que de réagir sur un ton autoritaire.
  • Misez sur l’humour et un peu de créativité pour déjouer les situations tendues.
  • Adaptez l’environnement : Réduisez les stimuli stressants comme les bruits forts ou les lumières trop vives.
  • Consultez un professionnel de santé : Un médecin ou un gériatre peut évaluer la situation et proposer des ajustements médicamenteux ou thérapeutiques.

Le rôle clé des aidants

Être aidant d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est une tâche exigeante, surtout face à des comportements agressifs ou changeants. Il est essentiel de ne pas s’isoler et de chercher du soutien : groupes de parole, associations de proches aidants ou conseils médicaux. Ces ressources peuvent offrir des outils précieux pour mieux comprendre et gérer ces comportements. Une démarche bienveillante et proactive peut grandement améliorer la qualité de vie de la personne malade et de son entourage.

Référence : *Zhao QF et al. The prevalence of neuropsychiatric symptoms in Alzheimer’s disease : Systematic review and meta-analysis. J Affect Disord. 2015 Oct 24;190:264-271

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