Le Docteur Isabelle Cloëz-Tayarani est chercheur statutaire. Spécialisée dans la recherche fondamentale sur la maladie d’Alzheimer, elle anime un groupe de recherche dans l’Unité de Neurobiologie Intégrative des Systèmes Cholinergiques, à l’Institut Pasteur à Paris. Après des études de Neurotoxicologie en France et aux Etats-Unis pour l’obtention de son doctorat, elle entre à l’Institut Pasteur et mène ses recherches au sein de différentes équipes (neuropharmacologie, cytokines et inflammation, génétique humaine et fonctions cognitives…) en dirigeant plusieurs étudiantes en thèse. Elle est co-organisatrice d’un cours de Neuroscience depuis plusieurs années au Centre d’Enseignement de l’Institut Pasteur, et a occupé la fonction de Directrice Adjointe du Département de Neuroscience.
Ses recherches actuelles visent à développer un modèle de forme sporadique de la maladie d’Alzheimer. Cette forme non héréditaire de la maladie apparait chez plus de 95% des patients. Une accumulation du peptide amyloïde β, conduit peu à peu à la formation de plaques entre les neurones : les plaques amyloïdes. Comprendre comment le peptide amyloïde β,se diffuse chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, décrypter les évènements cellulaires et moléculaires sous-jacents à ce phénomène, permettrait d’agir en amont de l’apparition des signes cliniques et ainsi désamorcer les mécanismes induisant la formation des plaques amyloïdes.
La Fondation soutient son projet de recherche visant à étudier le rôle d’un récepteur cholinergique humain (le récepteur nicotinique de type alpha7) dans la formation des plaques amyloïdes, à travers un modèle expérimental développé au sein de son laboratoire. Le projet est basé sur l’utilisation de cellules souches (pluripotentes d’origine humaine). L’enjeu est de parvenir à accélérer le vieillissement des neurones à l’aide de facteurs spécifiques, pour mimer leur vrai état dans le cerveau et comprendre les mécanismes moléculaires dans un contexte expérimental adapté.
Durée du projet : 3 ans.
Trois étudiantes participent à ce projet. Camille Thiberge (à droite sur la photo) est notamment financée par la Fondation Recherche Alzheimer dans le cadre de sa thèse de Doctorat.
Les résultats attendus sont l’identification précise de l’interaction du peptide amyloïde avec le récepteur nicotinique de type alpha7 en ses différentes formes, qui pourraient être à l’origine de la formation des plaques amyloïdes chez le sujet âgé. Le modèle développé devrait permettre de trouver des moyens de freiner l’évolution de la maladie d’Alzheimer en agissant sur cette interaction par de nouvelles molécules et plus précocement que les études réalisées jusqu’à présent.
Articles sur la thématique :
2005 : U Maskos, BE Molles, S Pons, M Besson, BP Guiard, J-P Guilloux, A Evrard, P Cazala, A Cormier, M Mameli-Engvall, N Dufour, I Cloëz-Tayarani, A-P Bemelmans, J Mallet, AM Gardier, V David, P Faure, S Granon & J-P Changeux Recovery of nicotine reinforcement and cognitive functions by targeted expression of nicotinic receptors. Nature 436, 99-106.featured as a Faculty of 1000 paper