Guide complet pour une transition rĂ©ussie vers une institution spĂ©cialisĂ©e pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer
Par le Dr Olivier de Ladoucette
Lorsque la maladie d’Alzheimer progresse, les familles se retrouvent gĂ©nĂ©ralement confrontĂ©es Ă une dĂ©cision dĂ©licate : l’entrĂ©e en institution spĂ©cialisĂ©e. Cette transition, bien que redoutĂ©e, peut ĂŞtre abordĂ©e de manière proactive et bienveillante pour assurer le bien-ĂŞtre tant du patient que de ses proches. Pour cela, il est essentiel d’Ă©viter certains pièges courants. Voici nos conseils pour gĂ©rer cette Ă©tape au mieux :
- Anticiper plutĂ´t que subir
Il est crucial de comprendre que l’entrĂ©e en institution devient souvent inĂ©vitable Ă mesure que la maladie progresse. Repousser la dĂ©cision ne fait que compliquer les choses. Au contraire, en initiant les dĂ©marches suffisamment tĂ´t, les familles ont le temps de choisir l’Ă©tablissement le mieux adaptĂ© aux besoins du patient. Il est recommandĂ© de commencer les recherches dès que les premiers signes indiquent que le maintien Ă domicile devient difficile. Cela permettra d’éviter une admission dans l’urgence et de trouver l’établissement le plus adaptĂ© en termes de prix, de soins, de lieu…
- Inclure le patient dans le processus
Une erreur frĂ©quente est de cacher Ă la personne atteinte d’Alzheimer sa future entrĂ©e en institution, sous prĂ©texte de la prĂ©server. Cette façon de procĂ©der peut provoquer des rĂ©actions traumatisantes lors de l’admission.  Une entrĂ©e mal prĂ©parĂ©e ou forcĂ©e risque de favoriser un « syndrome de glissement », oĂą la personne, traumatisĂ©e par cette brusque perte de repères lâche et se laisse doucement mourir. Sans en arriver lĂ , il arrive souvent qu’un rĂ©sident mal prĂ©parĂ© Ă son arrivĂ©e dans l’EHPAD rĂ©gresse : il refuse de s’alimenter, devient incontinent, dort mal… Il est donc prĂ©fĂ©rable d’impliquer le patient dans la prise de dĂ©cision autant que possible. Bien qu’il puisse ne pas ĂŞtre en mesure de choisir lui-mĂŞme, lui parler de ce changement et l’emmener visiter les Ă©tablissements peut faciliter son adaptation.
- Combattre la culpabilité
Beaucoup de proches se sentent coupables de placer un être cher en institution. Il est important de comprendre que cette décision est souvent inévitable et ne devrait pas être perçue comme un abandon. Si vous êtes contraints de confier votre parent à un établissement, la faute revient à la maladie, en aucun cas à vous. Au contraire, en confiant le patient à des professionnels qualifiés, les proches peuvent retrouver une certaine sérénité dans leur relation avec lui. Le rôle de l’aidant ne s’arrête pas au seuil de l’EHPAD, il évolue.
- Dépasser les préjugés
Les maisons de retraite sont souvent associées à des images négatives, perçues comme des lieux de fin de vie. Cependant, de nombreux établissements spécialisés offrent un environnement chaleureux et sécurisé, favorisant le bien-être et la stimulation des résidents. Il est essentiel de se défaire de ces préjugés pour envisager cette transition de manière positive.
En adoptant une approche proactive, inclusive et dĂ©nuĂ©e de prĂ©jugĂ©s, l’entrĂ©e en institution pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer peut ĂŞtre une transition positive et bĂ©nĂ©fique pour tous. En planifiant soigneusement cette Ă©tape et en impliquant le patient autant que possible, les familles peuvent s’assurer que leur proche reçoit les meilleurs soins et bĂ©nĂ©ficie d’un cadre de vie adaptĂ© Ă ses besoins spĂ©cifiques.
Et si pour des raisons matérielles, psychologiques ou sociales, le modèle de la maison de retraite n’est pas adapté, il existe des solutions alternatives.
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