Après en avoir refusé l’accès précoce en septembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) entérine donc définitivement sa décision le 7 novembre, privant les patients français de la possibilité d’accéder au traitement.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a conclu à un Service Médical Rendu (SMR) insuffisant pour le lecanemab, fondant ainsi son jugement “sur la seule pertinence clinique”.
Ce traitement constitue pourtant une avancée majeure : c’est le premier médicament capable de ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer en réduisant les dépôts amyloïdes, éléments caractéristiques et déterminants de la maladie. La molécule a la particularité d’agir directement sur les plaques amyloïdes, des agrégats de protéines qui se forment dans le cerveau des personnes malades. Après des années de recherche, il représente un véritable succès scientifique, offrant, lorsqu’il est administré aux premiers stades de la maladie, un bénéfice significatif aux patients.
L’expérience acquise, notamment aux États-Unis où le lecanemab est disponible depuis plus de deux ans, confirme son efficacité en pratique, tandis que les effets secondaires se révèlent globalement maîtrisables. En Europe, l’autorisation de mise sur le marché avait par ailleurs limité les indications afin d’en renforcer la sécurité d’utilisation.
Une décision d’autant plus incompréhensible que de nombreux régulateurs dans le monde ont autorisé ce traitement, estimant ses bénéfices supérieurs à ses risques. En Europe, le lancement a déjà débuté en Autriche et en Allemagne, tandis que le traitement est remboursé aux États-Unis (Medicare) et au Japon (Chuikyo).
Ce refus envoie un signal très négatif aux malades, à leurs familles, aux chercheurs, mais aussi aux investisseurs industriels, alors même que la stratégie nationale 2025-2030 sur les maladies neurodégénératives affiche l’ambition de soutenir la recherche et l’innovation en France.
« C’est un coup dur pour les malades et leurs familles et un message contradictoire vis à vis du plan stratégique visant à promouvoir la recherche et la prise en charge de la maladie. » conclut le Dr Olivier de Ladoucette, cofondateur de la Fondation Recherche Alzheimer.
Dans un communiqué commun, la Fondation Recherche Alzheimer s’associe à France Alzheimer, Vaincre Alzheimer et la Fédération des centres mémoires pour interpeller les pouvoirs publics pour promouvoir l’équité d’accès aux innovations.




