Maladie d’Alzheimer : les signes qui doivent alerter

Article rédigé par le Docteur Olivier de Ladoucette, Président de la Fondation,

 

Un diagnostic aussi précoce que possible : c’est le meilleur moyen de bénéficier d’un traitement précoce, seule solution actuelle pour ralentir le cours de la maladie.

Pour beaucoup, avoir une maladie d’Alzheimer, c’est souffrir de troubles de la mémoire suffisamment importants pour retentir sur la vie quotidienne. C’est vrai, mais cela ne se produit pas du jour au lendemain et bien avant, sans doute pendant des mois ou des années, d’autres petits troubles insidieux auraient pu donner l’alerte et ce d’autant qu’ils sont associés, répétés, au point de devenir gênants …
 

C’est perturbant
Oublier un rendez-vous ou une course ou l’endroit où l’on a posé un objet ou un numéro de téléphone, ça nous arrive à tous sans exception. Mais quand cela se répète, en particulier dans des circonstances précises – par exemple, dans un environnement bruyant ou quand il faut aller vite, etc. – ce n’est peut-être pas si anodin. Ca l’est d’autant moins que l’on oublie que l’on a oublié. Que l’information qui nous a fait défaut ne nous revient guère en mémoire, quelque temps plus tard. Voire, qu’il nous arrive de plus en plus de poser des objets courants dans des endroits inappropriés (comme les clés dans le four). Lorsque ces troubles de la mémoire portent uniquement sur des évènements récents et qu’ils affectent la vie quotidienne au point de compliquer l’exécution de certaines tâches familières, c’est un signe.

 

C’est troublant
A côté de ces troubles initialement discrets de la mémoire, d’autres symptômes peuvent s’installer comme le fait de substituer un mot par un autre, au point de rendre une phrase incompréhensible. Ou ne plus reconnaître un chemin pourtant emprunté plusieurs fois. Comme le jugement tend aussi à s’altérer, cela peut se traduire par un décalage entre ce qu’il aurait fallu faire et une situation donnée : se couvrir alors que le thermomètre grimpe, par exemple. Présenter des sautes d’humeur, souvent sans raison apparente et perdre tout intérêt pour l’entretien de la maison, sont encore d’autres symptômes. Enfin, l’altération de la qualité du sommeil doit encore poser question.

 

Cela mérite une consultation
Plutôt que de se demander si ces symptômes peuvent avoir un rapport ou non avec une maladie d’Alzheimer débutante, mieux vaut être vu en consultation de la mémoire. En effet, les traitements actuels ne permettent pas de faire régresser les symptômes déjà installés, mais seulement de stabiliser la maladie pour de longues années. Plus on attend et plus on prend des risques : ce qui est grave, ce n’est pas de savoir mais de perdre des années à errer sans diagnostic, car ce sont autant de chances de freiner la maladie qui s’envolent. A côté des médicaments classiques, la stimulation du cerveau – par des ateliers mémoire, des ateliers créatifs, etc. – a toute sa place : il existe une telle plasticité dans le cerveau que lorsqu’un circuit est défectueux, un autre peut naturellement se mettre en place pour lui suppléer…

 
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