Caractérisation des corrélats neuronaux de la désinhibition comportementale dans deux groupes de patients neurodégénératifs

Début novembre la communauté internationale des chercheurs travaillant sur les démences fronto-temporales (DFT) a convergé vers Paris et Lille où se tenaient le congrès de l’ISFTD ( Internatonal Society on Fronto-Temporal Dementia) et des réunions satellites. L’équipe Frontlab, de l’Institut du cerveau, à la Salpêtrière, dirigée par le Pr Richard Lévy y a joué un rôle important avec pas moins de 5 communications.

Une jeune doctorante soutenue par la FRA (Arabella Bouzigues, supervisée par le Dr Lara Miggliaccio) a présenté un poster qui illustre comment on peut aujourd’hui approcher l’organisation du cerveau et comment cette connaissance contribuera à mieux comprendre, diagnostiquer et traiter les maladies neurodégénératives.

L’IRM fonctionnelle au repos permet en effet d’observer les connections fonctionnelles entre les différentes zones cérébrales. C’est ainsi qu’ont été étudiés 192 sujets, répartis entre contrôles (52 sujets normaux), sujets atteints de différentes formes de DFT – comportementale (bvFTD), aphasique non-fluente (nfvFTD) ou sémantique (svFTD) – et des porteurs de mutation causant une DFT (mutation MAPT) malades ou encore pré-symptomatiques.

L’étude a examiné la hiérarchisation de ces réseaux. Ce modèle hiérarchique est que l’information sensorielle est canalisée (le terme technique est « ségrégation »), partant des zones sensorielles primaires pour être ensuite intégrée dans des zones « transmodales » aboutissant ainsi à la perception complète de l’environnement.

Les principaux résultats sont que la canalisation observée chez les sujets contrôles était réduite chez les malades sauf dans les cas de formes bien focalisées – variant sémantique de DFT – et chez les porteurs pré-symptomatiques de mutation MAPT où elles était renforcée, comme s’il y avait dans ce dernier cas des mécanismes de compensation pour palier le déficit en cours d’installation.